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fanfictions

7 mai 2007

Siriusly Rebellious Attention, spoilers

Siriusly Rebellious

Attention, spoilers potentiels concernant le HP6 (rien d'important mais je le signale quand même)




Rating : G (tout public)

Centré : sur les 4 Marauders mais comme l'indique le nom de la fic, tout de même essentiellement sur Sirius Black.

Timeline : L'histoire se passe donc bien avant la naissance Harry (les Marauders ont tous 16 ans et sont en 6ème année d'étude à Poudlard). J'ai essayé de coller le plus près possible à ce qu'a écrit JK Rowling sur la question, pour ne pas contredire sa version. Certains éléments on été abordés dans le HP 6, attention même s'il ne s'agit que d'anecdotes sans véritable intêret pour l'intrigue!!

Note à l'attention des éventuels lecteurs (j'espère qu'il y en aura beaucoup): Soyez indulgents!!! Je n'ai jamais écrit de fic sur quoi que ce soit jusqu'à présent. "Siriusly rebellious" (un petit jeu de mot donc) est ma toute première fic. Je me suis relue et j'espère ne pas avoir oublié de fautes... J'ai essayé d'y inclure du suspens, de l'humour, et surtout des petits clins d'oeil aux livres HP (que vous remarquerez j'espère!), ainsi qu'un peu d'ironie. J'adore l'ironie!
Disclaimers : L'univers général et tous les personnages appartiennent à JK Rowling (y compris Sirius, bouh ouh ), le reste sort tout droit de mon imagination.
Cette fanfic sera plus de l'ordre de la nouvelle que du roman, les chapitres seront assez brefs




C'est parti:



medium_sirius_owls.3.jpg





Siriusly Rebellious





Le mystère Sirius



- Sirius! Sirius! Siriuuuuuuus!

Le dénommé Sirius se retourna non sans un air paresseux et désinvolte.

- Qu’y a-t-il?

- Sirius, tu as travaillé sur le devoir de Slughorn?

Le personnage qui s’adressait ainsi à Sirius était tout rouge, particulièrement essoufflé et avait quelque chose d’apeuré dans le regard. Il se nommait Peter.

-Mouais, mouais, répondit Sirius sur ce même ton désinvolte. Enfin non, je le ferai pendant la pause du déjeuner.

Peter n’était pas du tout dans le même état d’esprit que Sirius. Il aurait aimé l’être pourtant. Sirius avait répondu à son ami de façon détachée et semblait être à des années lumière des préoccupations qu’il considérait bien trop scolaires, de Peter.

Mais comme à son habitude, dans cette présente situation, Sirius n’avait pas l’intention de se confier. Peter était néanmoins absolument certain que quelque chose le tourmentait et assaillait ses pensées. Et quiconque connaissait bien Sirius savait qu’il pouvait parfois se montrer terriblement secret. Il n’était pourtant pas quelqu’un de particulièrement réservé ou timide mais lorsqu’il s’agissait de sa vie privée (c’est à dire de tout ce qui tournait autour de sa vie en dehors de Poudlard), il en était tout autrement.

Peter se mit alors à jeter des regards furtifs à Sirius pendant qu’ils prenaient tout deux le chemin de la Grande Salle. On s’apprêtait à servir le petit déjeuner et Peter n’avait pas pour habitude d’être en retard à quelque chose qu’il attendait comme un véritable événement même si, comme le lui répétaient sans cesse les autres (enfin, dans ce cas, les autres s’appelaient Sirius et James), le petit déjeuner était quotidien à Poudlard.

Mais aujourd’hui, Sirius ne semblait pas aussi enthousiaste que Peter à cette idée, il avait véritablement l’air d’être égaré dans un monde totalement étranger à Peter et de ses autres amis, venus les rejoindre. Il fronçait les sourcils, Peter ne put alors se rendre compte de l’humeur de son ami car celui-ci avait, comme de nombreuses fois encore, des mèches de cheveux d’un noir de jais qui lui tombaient sur les yeux. Cette fois Sirius ne prit même pas la peine de les écarter de part et d’autre de son visage. Il soupira d’un air à la fois impatient, énervé et même un peu triste. Peter pensa donc que ce n’était pas le moment de poser d’autres questions à Sirius car quand Sirius était en colère, ça pouvait faire mal.

Ils pénétrèrent alors dans la Grande Salle, où la foule des élèves n’était pas encore au rendez-vous. Les professeurs étaient déjà attablés et semblaient discuter de choses et d’autres en attendant l’arrivée de leurs étudiants, qui décidément devaient avoir beaucoup plus de mal qu’eux à se lever et à quitter le confort de leur lit.

Les nombreux mets étaient eux aussi en train de les attendre. Peter s’assit rapidement et se mit à examiner avec envie ce qui s’étalait devant ses yeux: œufs, bacon, lait, café, pains au chocolat et au lait, croissants et encore d’autres viennoiseries. Peter, encore une fois, aurait voulu être comme Sirius qui regardait le petit déjeuné de ce même air détaché mais il en était incapable. Il ne comprenait pas ce qui n’allait pas chez lui. Il désirait plus que tout que cette faim continuelle, peut-être même éternelle, le laisserait un jour tranquille. Mais comme le lui avait répondu un matin Rémus, d’un air compatissant comme s’il savait très bien ce que c’était, chacun à son poids à porter. James et Sirius s’étaient alors empressés d’ajouter en s’esclaffant: « Dommage que le tien soit plus lourd que celui des autres! ».

Peter s’était mis à rire lui aussi. Il n’avait pas autant de réparti que James ou Sirius. Il en était conscient et savait qu’il était préférable de ne pas se battre avec eux sur ce terrain là, ils l’auraient terrassé sans la moindre difficulté. Mieux valait se taire. Enfin, plutôt mieux valait rire.

Pourtant, en ce début de journée froide mais ensoleillée, Sirius semblait avoir définitivement perdu de sa superbe. Contrairement à Peter qui s’était servi de petits pains beurrés, Sirius n’était absolument pas décidé à manger, se tenait la tête d’une main et était complètement avachi. Le professeur Mc Gonagall, qui était à la fois directrice de Gryffondor et enseignait la complexe matière qu’était la métamorphose, s’était levé de son siège, et arpentait la Grande Salle d’un air impatient et sévère, en claquant sa langue dans la bouche (ce qui soit dit en passant devait certainement être la chose qu’elle faisait le plus souvent dans la journée, en dehors de donner des devoirs aux Gryffondors, avait une fois déclaré Sirius) reprocha au jeune homme son attitude et lui demanda un peu de tenue:

- Black! Veuillez vous redresser, je vous prie! Vous êtes à table, pas dans votre lit!

S’il avait été question d’un autre élève, Mc Gonagall n’aurait peut-être rien dit, considérant que les cours de la journée n’ayant pas encore débuté, les élèves pouvaient continuer à paresser encore un peu, dans la limite du raisonnable, néanmoins. Mais elle n’avait pas pour habitude de se montrer indulgente envers Sirius Black pour la simple et bonne raison qu’il était incontestablement un élément perturbateur.












James à la rescousse



La mâtinée de cours se déroula sans incident particulier. Peter se montrait seulement terriblement angoissé à l’idée de ne pouvoir rendre un devoir digne de ce nom à Slughorn, le professeur de potions. Quant à Sirius, il paraissait toujours aussi rongé par l’inquiétude et ne s’était confié à personne même pas à James, lequel maintenant ne paraissait pas en meilleure forme. A vrai dire, Sirius et James pouvaient mieux que personne illustrer la fameuse expression: « être liés comme les doigts de la main ». Ils avaient tous les deux un sacré tempérament ainsi qu’un caractère bien trempé. Si on apprenait à Poudlard qu’une bêtise avait été faite, une impertinence commise au sein de l’école, on pensait tout de suite à ces deux « phénomènes ».

Sirius était contrarié par quelque chose qu’il n’était pas encore capable de confier à qui que ce soit. James s’était vite rendu compte que son meilleur ami n’agissait plus de la même manière, qu’il prenait moins de plaisir à passer de temps avec ses amis. Il usait même moins de sarcasmes que d’habitude- il y avait donc vraisemblablement matière à s’inquiéter-, se concentrait très peu pendant les cours, même à ceux de sortilèges et de défense contre les forces du mal qu’il affectionnait pourtant tout particulièrement.

James qu’on savait curieux de nature, attendait avec impatience le moment où il se retrouverait seul avec Sirius. Ils avaient en effet été punis tous les deux pour avoir usé d’un sortilège illégal (mais tout de même diablement amusant selon eux) sur la personne de Bertram Aubrey, un élève de Serpentard. Trop occupés à se tordre de rire et à se féliciter d’avoir réussi à faire doubler de volume la tête de Bertram, ils avaient arrêté d’examiner scrupuleusement leur précieuse carte du marauder. Argus Flinch les avaient alors repérés tous les deux à la sortie de la salle commune des Serpentard. Ils avaient en effet réussi à y pénétrer en ayant arraché le mot de passe à un première année minuscule. « Plume de grenouille » était un mot de passe plus que saugrenu mais avait au moins le mérite d’être très facilement mémorisable. Sirius et James s’apprêtèrent à sortir lorsque Sirius sentit comme une boule de poils indésirable se frotter à sa jambe droite. Malheur! C’était Miss Teigne, la fidèle chatte de Flinch, le concierge de Poudlard dont l’unique et seule passion dans la vie était de traquer et de persécuter les élèves. Or, Sirius Black et James Potter étaient sans le moindre doute les ennemis les plus coriaces qu’avaient eu à rencontrer Argus Flinch depuis son arrivée à Poudlard.

Très difficiles à attraper et encore plus à questionner, Flinch avait alors proposé à Dumbledore de faire boire aux deux élèves de Gryffondor du veritaserum, la potion de vérité. Le directeur s’était contenté de sourire, lui n’avait eu aucun mal à découvrir comment ils s’y étaient pris, étant un fin legimens.

Sirius et James étaient peut-être de jeunes sorciers particulièrement doués, malins et tout ce qu’on veut, ils n’étaient tout de même pas parvenu à devenir de fins occlumens et encore moins des legimens. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir essayé… Tout le monde s’accordait à dire que Sirius et James étaient des étudiants brillants mais qui avaient malheureusement tendance, selon leurs professeurs, à mettre trop d’ énergie dans des domaines souvent éloignés des sujets étudiés à Poudlard. Cependant, il fallait savoir qu’ils avaient en horreur tout ce qui touchait de près ou de loin à la magie noire. Leur manque certain de concentration et de facultés à dissimuler leurs émotions et sentiments avaient fait d’eux des étudiants plutôt faibles en occlumencie et légilimencie, domaines magiques très complexes qu’ils s’étaient mis à travailleur durant leur temps libre. Ces deux domaines de l’étude de la magie étaient sans doute les plus difficiles à maîtriser. Le premier consistait à lire à la surface de la pensée d’autrui (et ainsi à découvrir si son interlocuteur disait la vérité ou vous racontait d’ignobles mensonges) et le second, non moins compliqué, consistait, lui, à fermer comme son nom l’indique, son esprit et ses pensées à une intrusion indésirable.

Toujours est-il que bien que Sirius et James étaient tout deux de brillants sorciers et étudiants, certaines choses leur faisaient défaut. Et à cette heure, Sirius avaient perdu son enjouement et était de sombre humeur. Arrivés dans la salle de trophées où ils avaient été chargés par Flinch de nettoyer ceux-ci un par un et bien sûr sans utiliser la magie, James choisit ce moment pour enfin avoir une explication avec la personne que tout le monde appelait à Poudlard, non sans une certaine ironie moqueuse, « sa moitié ».

Le fait est que Sirius avait commencé à être d’humeur massacrante et abattu depuis son retour de vacances. James savait bien que ce n’était pas parce que Sirius aurait souhaité que ses vacances se prolongent. Au contraire il n’aimait pas les jours de congés et attendait avec une impatience qu’il ne dissimulait à personne, son retour au collège Poudlard. Il ne parlait pas souvent de sa vie en dehors de l’école, mais toute le monde se souvenait néanmoins du jour où il avait déclaré que deux mois passés au manoir Square Grimmauld, la maison familiale, revenait presque à rester enfermé à Azkaban…

James pensa alors qu’il fallait absolument intervenir et s’exclama:

- Je pense que le temps est venu pour toi de me dire exactement ce qui se passe. Tu ne peux pas garder cette tronche des mauvais jours plus longtemps, Patmol. On dirait que tu as la même tête que lorsque tu avais bu du Polyjuice l’année dernière…

Sirius savait que James l’avait percé à jour, et comprit qu’il ne pouvait pas se taire plus longtemps:

- Tu as raison. Le problème c’est que je me trouve dans une situation extrêmement délicate….

- Ouiiiii….Mais encore?, répondit James d’un petit air ironique

- La prochaine fois que je quitterai Poudlard, je serai ni plus ni moins à la rue.











«Le miracle vivant »



James ne fût même pas surpris par la déclaration de son ami. A vrai dire, il s’attendait à quelque chose dans ce goût là.

- Je ne suis pas tellement pressé d’arriver à la fin de l’année scolaire pour la simple et bonne raison que je n’ai plus de chez moi, mais dans la mesure où je n’ai jamais considéré le manoir comme « chez moi », je me demande s’il mérite vraiment cette appellation.

- Que s’est-il passé exactement?, demanda James, tout de même avide de savoir.

- Je crois que je t’ai déjà donné suffisamment de détails sur ma merveilleuse et affectueuse famille pour que tu comprennes que je ne peux pas rester avec eux plus longtemps.

Sirius avait formulé cette phrase avec mélancolie. James savait qu’il ne pouvait avoir aucune idée de la souffrance actuelle de son ami, car lui, n’avait pas ce genre de préoccupations. Son père et sa mère, qui l’avaient eu relativement tard, le chérissaient plus que tout. James était leur unique enfant et ses parents ne cessaient de remercier le ciel de leur avoir accorder cet enfant. Mrs Potter craignait ne pas pouvoir en avoir et c’était avec surprise et une grande émotion que James était arrivé dans leur vie.

- C’est absolument au dessus de mes forces, continua Sirius. J’ai essayé tant bien que mal de prendre sur moi, de me dire que j’allais bientôt être majeur et que j’allais enfin pouvoir devenir indépendant. Mais j’ai fugué alors on peut dire que j’ai lamentablement échoué dans ma position de premier héritier de la prestigieuse et « toujours pure » famille Black!

Sirius avait prononcé les termes « toujours pure » avec mépris.

- Ma mère est devenue absolument incontrôlable. Le dernier soir des vacances, lors d’un FOR-MI-DABLE dîner de famille, apparemment organisé en mon honneur, elle m’a tout bonnement déclaré qu’elle avait pris une décision qui allait bouleverser ma vie en bien, et donner un nouveau sens à mon existence. Une décision qui avait pour but de parfaire mon éducation et préparer mon entrée dans le monde des sorciers « véritablement dignes de ce nom ». Elle avait conscience que cette décision me serait difficile à entendre mais que plus tard, je lui en serais éternellement reconnaissant. Tu peux comprendre que cette approche m’a effectivement fort déplût.

- Oh oui, je comprends! Tu n’as jamais accepté l’autorité, Patmol. Ce n’est pas maintenant que tu vas commencer….

- Et encore moins l’autorité de cette vieille harpie, de cette mégère aigrie par la vie qui croit pouvoir contrôler ma vie comme bon lui semble, qui croit être en pouvoir de me manipuler d’un coût de baguette. Cette espèce de…

Quiconque aurait surpris leur conservation hors de son contexte, aurait pu sans doute prendre Sirius comme un jeune arrogant, impertinent, qui n’hésitait pas à insulter sa mère. Cependant, James, lui, connaissait Sirius, savait ce qu’il devait endurer à chaque retour au manoir, et savait qu’il était parfaitement en position de regretter que ce soit une telle femme qui l’ait mis au monde. Sirius avait donc toutes les raisons du monde de se montrer aussi grossier.

- En fait, ce n’est pas tellement son autorité que je remets en cause, reprenait Sirius qui avait réussi à se calmer un petit peu, mais plutôt le fait qu’elle ait pris une décision sans même m’en parler auparavant. Enfin, j’aurais dû savoir que je ne pouvais pas attendre mieux d’elle…Sa décision m’a mis hors de moi. Mais comme je te le dit, j’aurais dû m’y préparer, j’aurais dû sentir que le moment où ma chère génitrice allait me faire goûter à sa vision de « l’éducation d’un véritable sorcier » allait arriver.

James attendait avec le cœur serré que Sirius lui dise qu’elle était cette terrible décision …

-Cornedrue, ma mère voulait que je quitte Poudlard…

C’est comme si un poids d’une tonne était tombée sur James, ou plutôt sur son cœur pour être précis. Son cœur avait instantanément chaviré, il n’en croyait pas ses oreilles. Jamais il aurait pensé à cette possibilité, au fait que Mrs Black souhaitait en arriver à une telle extrémité. C’est à ce moment précis, que James sût qu’il se devait d’aider son ami, de prendre les choses en main, car c’était l’avenir de Sirius dont il était question. Et donc, du sien également. Il ne pouvait imaginer de vivre sans Sirius à ses côtés. Cette phrase paraissait quelque peu ringarde et ridicule dans son esprit mais il s’en moquait. C’était la pure et stricte vérité. Jamais Sirius ne quitterait Poudlard, jamais il ne devrait écouter sa vieille folle de mère, jamais il allait donner raison à ses idées extrémistes et à son désir d’enfermer son fils et de l’avoir à sa merci…jamais il ne quitterait son meilleur ami.

Les inquiétudes qui bouleversaient l’esprit de James à ce moment-même avait occupé celui de Sirius exactement de la même manière. Ce n’était pas sans raison que Sirius et James étaient parvenus à devenir si proches.

Ce qui rendait James et Sirius aussi cool auprès des autres ce n’était peut-être finalement pas tant par leur attitude et leurs aptitudes que par leur extraordinaires connivence, entente, complicité. On pensait que certains pouvaient être faits l’un pour l’autre en amour mais cela devait aussi bien être le cas en amitié.

James était entré dans une colère folle, il était à la fois agacé et furieux. Il serrait le vif d’or qu’il gardait souvent dans sa poche, au point de se faire mal. Il n’avait jamais réussi à cerner la personne de Mrs Black, enfermée dans ses idéaux au point de ne rien voir autour, ni personne, ni même celle de son fils qu’elle disait aimer.

- Mais tu ne peux pas, tu ne peux pas lui obéir!

- Bien sûr que non, j’ai déjà dû mal à accepter l’autorité des professeurs compétents, ce n’est pas la mère Black que je vais écouter! Ce serait insensé!

Sirius eu un petit rire, semblable à un petit aboiement. (A ce moment précis, le cœur de James se mit à se serrer une nouvelle fois, il ne pouvait décidément pas se résoudre à se dire que peut- être il n’allait plus jamais entendre ce rire si amusant…). C’était la première fois que Sirius riait depuis son retour de vacances. Puis, sans comprendre vraiment pourquoi, car la situation était quand même quelque peu dramatique, il se mit à rire aux éclats, à ne plus pouvoir se retenir, en à avoir mal au ventre. Il était maintenant littéralement plié en deux dans la salle de trophées.

Si Argus Flinch l’avait surpris dans cette position, il en aurait été très mécontent. Ce n’était certainement pas l’image qu’il se faisait d’une punition.

James se mit à rire lui aussi, comme si la joie soudaine de Sirius l’avait contaminé.

Quand il reprit enfin ses esprits, il déclara presque sur le ton de la plaisanterie:

- Je crois que l’heure de quitter le bercail, enfin si on peut l’appeler comme ça dans ton cas, a sonné pour le grand Sirius Black!

S’ensuit alors une conversation des plus intéressantes sur les motifs de la décision de « la mère Black ». Sirius et James n’avaient pas pour autant arrêter d’astiquer les nombreux trophées et reliques de Poudlard. Sans doute était-ce pour eux un parfait moyen d’évacuer leur frustration.

James n’ignorait pas que la famille Black (constitué de tantes et oncles divers, de sa mère et de son frère cadet Regulus, son père étant décédé alors que Sirius n’avait que 10 ans) avait toujours fait pression sur l’héritier. En tant qu’aîné, il se devait de faire bonne figure, d’être en accord avec les traditions ancestrales, traditions que Sirius n’avait de cesse de qualifier d’arriérées et d’une incroyable stupidité. Il était de notoriété publique que la famille Black avait une conception extrémiste du monde. Fière de sa longue lignée noble et aristocratique, la famille s’efforçait de préserver son sang, qu’il qualifiait de « pur ». (Sirius avait provoqué le rire de ses amis en déclarant sans la moindre gêne qu’une seule chose était véritablement pure dans sa famille et que c’était leur crétinerie). La famille Black aurait trouvé tout à fait inconvenant et insensé de se lier de quelque manière que ce soit à des Moldus, ou même à des sorciers d’ascendance moldue. Souffrant d’un énorme complexe de supériorité, il leur était inconcevable de comprendre que la valeur d’une personne ne résidait pas dans la soit disant pureté de son sang et que leur idéal de pureté était à juste titre, complètement déprécié à Poudlard.

Mrs Black était une femme stricte, sévère, froide et James qui l’avait aperçu quelques fois, l’avait trouvé assez intimidante.

En voyant Sirius, on se disait qu’il était tout à fait impossible qu’un tel garçon puisse venir d’une famille comme celle-ci. Sirius se qualifiait même, pour rire, de « miracle vivant »

Sirius était absolument à l’opposé de l’image qu’on se faisait d’un jeune Black. Le sentiment d’amitié que James ressentait à son égard avait été décuplé par l’admiration qu’il lui portait, Sirius avait réussi à sortir indemne du lavage de cerveau que sa famille lui avait fait.

James avait entendu parler de la réaction de la mère de Sirius lorsqu’elle eut appris que le choixpeau magique l’avait envoyé dans la maison Gryffondor. Mrs Black n’avait pas envoyé de beuglante au directeur, non, elle avait fait bien pire que ça, elle était venu elle -même.

Depuis des générations et des générations, les membres de la noble famille Black avaient tous été envoyés un par un à Serpentard. Salazar Serpentard avait toujours représenté à leur yeux le modèle inégalable et légendaire du sorcier.

Sorcier ambitieux et incroyablement brillant, il était à l’origine d’une nouvelle vision de la magie. Alors que certains craignaient plus que tout l’emploi des sortilèges appartenant à l’art de la magie noire, Serpentard lui, désirait aller plus loin, ouvrir le monde des sorciers à un univers pour lui trop longtemps méconnu et injustement négligé. Il ne voulait pas voir de limite au mot pouvoir, il aimait la magie pour la magie, l’envisageait comme une entité particulière. Et pardessus tout, il ne pouvait concevoir que l’école Poudlard qu’il avait fondé avec les trois autres sorciers les plus puissants de son temps puisse être ouverte aux enfants de Moldus. Il lui paraissait tout à fait incongru et injustifié que l’enseignement de la magie puisse leur être aussi consacré. Il pensait en effet que les sorciers devaient être considérés comme supérieurs car privilégiés, dotés de facultés que les Moldus ne pouvaient même pas imaginer. Les Moldus étant selon lui des êtres bien trop médiocres pour que le domaine magique puisse leur être dévoilé. Ce pouvoir devait être jalousement et précieusement gardé par les seules familles de « sang pur ».

Mrs Black ne comprenait pas que SON fils, le descendant d’une famille si respectable et admirable puisse être introduit dans une autre maison que celle de Serpentard.

Elle avait même pris cette terrible nouvelle comme un véritable affront, une manigance de la pire espèce pour renverser l’ordre établi par sa famille, une honte qui s’abattait sur les Black et dont Dumbledore était la cause. Sirius avait été présent lors de la confrontation entre sa mère et le directeur dans le bureau de celui-ci. Dumbledore n’avait aucunement sourcillé pendant le long discours de Mrs Black où celle-ci s’était déclarée trompée, victime de la pire des humiliations. Mais lorsque celle-ci avait prononcé les mots de « sang pur », « sang de bourbe » et « traître à son sang », Dumbledore s’était levé et de sa voix calme mais néanmoins ferme, avait déclaré que de tels termes ne pouvaient être prononcés devant lui et qu’ils n’avaient aucunement leur place dans Poudlard. C’est à ce moment précis que Sirius pris conscience qu’il serait heureux dans cette école, qu’elle correspondait à la fois à ses attentes et à ses opinions.

Le choixpeau magique ne se trompait jamais. Il avait su lire dans le plus profond de son être: Sirius était un Gryffondor.








Tentative de révision



Sirius et James quittèrent la salle des trophées peu après le début du déjeuner. Ils se dirigèrent vers la Grande Salle à grandes enjambées en maudissant Rusard de leur avoir donner une retenue pendant leur pose du matin, le jour même où ils auraient pu en profiter pour réviser. En effet, un examen théorique de potions était prévu pour ce début d’après-midi. Ils savaient bien qu’ils n’auraient de toute façon pas utiliser ce temps libre à bon escient pour se plonger dans les différents manuels mais ils aimaient critiquer le concierge qui, selon eux, ne les laissaient jamais en paix.

Les élèves étaient déjà attablés et mangeaient avec grand appétit. Comment en aurait-pu t-il être autrement alors que Poudlard proposait à ceux-ci autant de mets délicieux? Les Gryffondor de 6ème année cependant, semblaient prendre part aux discussions qui se déroulaient autour d’eux avec un peu plus de distance qu’à l’accoutumée. Ils jonglaient entre leurs différents manuels de potions, leurs notes prises sur des parchemins et leur repas, ce qui avait l’air de relever de l’exploit.
Peter Pettigrew, qui paraissait encore plus angoissé qu’en début de mâtinée, était assis en face d’un autre jeune homme. Celui-ci avait les cheveux châtains, le regard doux et clair et répondait au nom de Remus Lupin. C’était le 4ème de la bande.
Il avait entre ses mains un exemplaire d’un manuel dont le titre était « Les plantes réputées et les filtres bons à connaître pour vos ASPIC » et s’adressa à Peter:
- Inutile de te dire à quel point je désapprouve ta manière de réviser tes examens, Peter, je pense que tu le sais déjà. Oh, et puis, non, je vais te le redire pour sans doute la cent et unième fois: tout ce que tu auras gagné en apprenant ainsi au dernier moment, c’est de te rendre encore plus paniqué que tu l’es déjà.
- Oui , Lunard, je sais, je sais. Mais tout le monde n’a pas autant de facilités d’apprentissage que toi, je n’ai pas une bonne mémoire…
-Tu n’as pas une bonne mémoire car tu es bien trop paresseux pour t’entraîner, ou plutôt entraîner ta mémoire à stocker le plus d’informations possibles. Je désapprouve vraiment ta manière de travailler, Peter, c’est à un questionnaire théorique auquel on aura droit. Slughorn veut nous tester sur notre investissement personnel, il fallait un minimum essayer de retenir les ingrédients des principales formules des antidotes et les propriétés de chacune des plantes dont…
- Je suis au courant, pas la peine de me le rappeler. Mais c’est juste que je n’ai pas eu assez de temps pour m’y plonger véritablement.
- Tu exagères, tu oublies peut-être dans quel état j’étais 3 nuits d’affilée la semaine dernière… Je crois que mon manque certain de concentration à ce moment là ne m’a pas empêché de faire ce qu’il y avait à faire. Il y a un temps pour tout, Peter, un temps pour hurler et s’arracher des poils et un autre pour ouvrir son manuel de potions.
Remus avait dit tout cela d’une voix posée, mais néanmoins ferme. Peter admirait le sérieux dont faisait preuve son ami, et il était loin d’être le seul. Remus était sans doute le meilleur élève de son année, et méritait sans le moindre doute les éloges de ses professeurs. C’était sans surprise que ses amis l’avaient vu obtenir le titre de préfet une année auparavant.
- Oui, Remus je suis bien d’accord avec toi… mais…
- La prochaine fois, j’espère que tu sauras te prendre suffisamment à l’avance et que tu n’attendras pas encore le DERNIER moment pour enfin dénier revoir tes notes. De cette façon, tu cesseras de prendre cet air affligé d’un sorcier qui s’apprête à passer devant le Magenmagot et je…
- Je pourrais enfin déjeuner tranquillement sans que tu viennes me faire perdre mon temps!, ajouta subtilement Sirius d’un air doucement ironique, tout en s’asseyant en face de Rémus et à côté de Peter pendant que James prenait la place opposée.
Les deux nouveaux arrivants se servirent de grosses cuillerées de purée et y disposèrent également deux saucisses.
- Tu sais que tu es une vraie bonne pâte, Lunard, en dehors de la période que nous connaissons bien sûr, continua Sirius d’un ton affectueusement moqueur. Si un beau jour, tu devais devenir professeur, tes élèves t’adoreraient sans le moindre doute. Mais tâche de ne pas accueillir trop d’élèves comme Queudver dans ta classe, sinon, tu auras des horaires impossibles. Les heures supplémentaires, ça va bien un moment tu sais. Tu seras un professeur très motivé, j’en suis persuadé. Tu devrais vraiment envisager cette carrière, Lunard…
- C’est très gentil, merci Patmol. Mais cesse de jouer les conseillères d’orientation avec moi, tu es loin d’être doué tu sais, répliqua Remus sur ce même ton doucement ironique.
-Non, Sirius a raison, voyons! Lunard professeur de potions à Poudlard, ce serait tout simplement génial! Le cachot serait plus rempli grâce à un professeur tel que toi, le cours de potions aurait bien davantage de succès!
- Tu oublies que je ne suis pas le meilleur en potions. Parmi tous les élèves de 6ème année, il y en a un qui mériterait indéniablement le titre de prof et ce n’est pas moi!, rétorqua Remus, amusé.
- Ah oui? Qui ça? Rogue? Tu veux rire, j’espère?
- Non, je suis très sérieux au contraire. Rogue a peut être une mentalité pathétique mais il est très doué en potions.
- Tu te rends compte? Rogue professeur? Ce serait un véritable cauchemar. Je n’ose même pas imaginer ce que cela donnerait. Rien que d’y penser, je préfèrerais avaler des secrétions de bandimons, ou pire encore, sortir avec Bertha Jorkins!, s’indigna Sirius.
- Pire, imagine que plus tard, dans quelques années, Rogue devienne vraiment professeur et que nos enfants soient dans sa classe!, dit James sur le ton de la plaisanterie.
- C’est ce qu’on appellerait l’ironie du sort!, ajouta Sirius qui riait maintenant.
- Et bien, ça a l’air d’aller beaucoup mieux, Sirius, remarqua Remus, qui était content que son ami ait repris ses anciennes habitudes.
- En effet, Lunard. Je me suis rendu compte à force de méditations qu’il ne servait à rien de s’inquiéter autant de son AVENIIIIIIR. Il y a déjà assez à faire avec le présent, vous ne pensez pas?
- Je pense qu’il serait juste d’organiser une réunion du Marauder ce soir dans le dortoir, quand tout le monde sera couché. Il faut trouver une solution au problème de Patmol, et exposer les idées de chacun même si pour toi, un plan est de l’ordre d’une préparation de l’AVENIIIIIIR, comme tu dis.
- Je ne suis pas contre, répondit Remus, désireux de connaître toute l’histoire, même si, tout comme James, il connaissait de quoi il s’agissait dans les grandes lignes.
Peter et Sirius, le principal intéressé, approuvèrent également la décision de James.
- Bon, ce n’est pas que je m’ennuie avec vous, ajouta celui-ci en finissant sa dernière bouchée de purée, mais j’ai encore un petite chose à faire.
- C’est à dire?, demanda Peter, curieux de nature.
- C’est à dire suivre Mlle Lily Evans qui vient de dire à son amie qu’elle allait de ce pas à la bibliothèque rendre un manuel de potions, dit Sirius qui arborait un sourire volontairement niais.
- On ne peut décidément rien te cacher Sirius, on se retrouve tous devant la salle de Slughorn dans un quart d‘heure!, répondit James, qui se leva soudainement, et quitta la Grande Salle, d’un pas allègre, encore plus prestement.

Après cet intermède, Remus n’avait toutefois pas oublié de remplir son rôle de « sérieux » de la bande:
-Bon, Peter, il te reste encore 5 minutes pour faire entrer quelque chose dans ton esprit. Mais pas plus. Je n’ai pas fini ma purée et il y a cette délicieuse tarte au citron meringuée qui commence à me faire de l’œil. Sans oublier que je dois surveiller les sorties des premières années. Si je ne le fais pas, ils vont sortir dans un brouhaha pas possible. Alors c’est parti. Quelle plante est indiquée dans le traitement magique de l’acné?
- Euh, je sais, je l’ai sur le bout de la langue…
- Le Bubobulb, répondit précipitamment Sirius avant même que Peter ne s’en soit rendu compte. Je le sais car j’ai entendu Mme Pomfresh l’indiquer à ce bon vieil Aubrey.
- Mais de quelle façon doit-il être utilisé afin d’être efficace?
- Il doit être correctement dilué sinon il provoque l’apparition de cloques douloureuses pas franchement esthétiques qui risquent de te faire regretter ton acné.
Cette fois Sirius avait donné une réponse avant même que Peter ait ouvert la bouche.
- Sirius, tu le fais exprès ou quoi? Tu ne vois pas que je suis au bord de la tentative de suicide? Laisse moi au moins le temps de réfléchir!
- Oh, je suis désolé, mon vieux, je te laisse maintenant, dit Sirius.
- Bien, restons au chapitre des « potions à effet thérapeutiques » comme il est écrit sur ce manuel. Question un peu plus difficile, qui est l’inventeur de la Pimentine?
- Hipworth sans le moindre doute!, s’écria Sirius, content de lui.
Peter donna un coup de poing sur la table, cette fois, définitivement à bout de nerfs.
- Ton cas est désespéré, Patmol, dit Remus mais sans air réprobateur cette fois.
- Oh, on croirait entendre ma mère, Lunard, sauf qu’elle, bien sûr, n’use pas d’un dénominatif aussi affectueux que le tien.








DETOURNEMENT DE BALAI


Il était vingt-trois heures passées de 18 minutes dans le dortoir des Gryffondor. La tour était silencieuse, la journée du lendemain promettant d’être particulièrement chargée pour la plupart des élèves. En effet, les professeurs semblaient considérer la période de retour des vacances de Noël comme propice aux examens théoriques.
Les 6ème années avaient déjà eu droit à celui de potion. Slughorn avait eu la grande amabilité de les prévenir afin qu’ils ne soient pas pris au dépourvu. Mais ils savaient que les autres professeurs- en particulier Minerva McGonagall- n’agirait pas de la même façon. Un examen de métamorphose pourrait très bien leur tomber dessus dans le courant de la semaine. Ils devaient y être préparés.
A peine sorti du cachot où les élèves avaient eu à se débattre contre un questionnaire sur parchemin de plus de 100 cm de longueur, Remus, décida de se rendre à la bibliothèque pour revoir les derniers cours de métamorphose. A sa grande déception, il n’avait pas réussi à convaincre ses camarades d’en faire autant. Et pourtant, selon lui, Peter en aurait bien eu besoin. A la surprise de personne (et encore moins de la sienne), Peter était conscient d’avoir lamentablement échoué à son examen de potions. C’est une matière qu’il n’affectionnait pas tellement, il se consolait donc en se disant qu’il avait toutes les chances de se rattraper dans les autres disciplines dans lesquelles il semblait avoir davantage de facilités. Par exemple, il aimait l’astronomie et aurait aimé que cet enseignement soit plus prisé.
Peter avait donc refusé de suivre Remus jusqu’à la bibliothèque, tout en sachant pertinemment qu’il aurait droit, à coup sûr, à une prochaine leçon de morale de la part de son ami.
James, quant à lui, se préparait à sa séance d’entraînement de quidditch qu’il avait attendue avec une grande impatience. Le temps pourtant aurait pu en rebuter plus d’un, le vent fouettait les vitres du château avec acharnement et les Serpentard, qui pourtant avait réservé le terrain pour cette soirée, avaient, ni plus ni moins, annulé leur séance d’entraînement.
- Tant pis pour eux et tant mieux pour nous! Qu’ils ne viennent pas se plaindre s’ils ne sont pas à la hauteur pour leur prochain match, avait alors déclaré un James particulièrement enthousiaste, tout en serrant avec force dans la paume de sa main le petit Vif d’Or qui battait des ailes. C’était le signe que James était parcouru par la soif de vaincre.

Le vent ne s’était pas calmé depuis le dîner et une pluie qui ressemblait à de fines lames tranchantes étaient venues s’ajouter au tableau lugubre de cette soirée de janvier. Il était donc près de vingt-trois heures et vingt minutes et James n’était toujours pas rentré de sa séance d’entraînement. Il devait s’être passé quelque chose…
Sirius regardait par la vitre embuée de la fenêtre du dortoir même s‘il ne pouvait absolument rien voir à travers, en se disant qu’il ne devait pas être permis de voler sur un balais à l’heure actuelle. James rentrerait à coup sur avec une bonne grippe. Et avec tous les examens à venir, ce n’était certainement pas le moment de jouer les athlètes de haut niveau. Mais bien sûr, c’était sans compter sur le caractère obstiné de James, qui souhaitait plus que tout emmener son équipe jusqu’à la victoire, lors de la finale. Sirius se dit tout à coup qu’il ne devait pas être dans son état normal pour penser de la sorte. Lui, Sirius Black, reprocher à James Potter d’agir de manière inconsidérée? Qui était le plus obstiné des deux après tout? Sirius aimait se dire que c’était lui…
Non, Sirius ne devait pas avoir les idées bien claires, il n’allait tout de même pas sermonner son meilleur ami pour son attitude irréfléchie! Cela aurait été un comble. Sa subite poussée aiguë de sens des responsabilités devait cacher quelque chose, peut-être un accès de mélancolie. Et si le problème familial qui avait occupé son esprit une semaine durant et qu’il pensait avoir pu écarter était finalement persistant, comme un mal qu’il croyait avoir pu soigner et qui attendait le moment le plus propice pour réapparaître? Il avait essayé d’en faire abstraction en utilisant son arme favorite: la dérision. Mais il semblait finalement qu’agir de manière détachée n’était pas la meilleure solution. Et si les évènements survenus au Manoir des Black allaient avoir des conséquences plus graves qu’il ne voulait le penser? Et si sa mère ferait preuve d’une fermeté implacable afin que son fils n’échappe pas au mode d’éducation qu’elle souhaitait qu’il suive? Et si, surtout, la situation avait plus d’emprise sur lui qu’il ne voulait l’admettre, à lui-même mais aussi à ses trois meilleurs amis? Il s’était un peu confié à James et cela lui avait procuré une sensation de soulagement, fort bien accueillie après une période d’inquiétude tenace et d’incertitude. Mais une question restait tout de même sans réponse. Pour lui, il était tout à fait hors de question de retourner au square Grimmauld. Il avait accepté bien trop de choses, de scènes humiliantes voire violentes psychologiquement et il était bien conscient qu’il ne pouvait pas plus longtemps vivre sous le toit familial, à être ce qu’il n’est pas. Il exécrait toutes les valeurs que prônait la famille Black depuis des siècles et désirait plus que tout pouvoir voler de ses propres ailes, quitter ceux qu’ils ne considéraient même plus comme les siens pour ne plus jamais revenir. Mais aussi vivace qu’était son souhait le plus cher, il était néanmoins tout à fait conscient que la tâche serait difficile. Mrs Black ferait tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher son fils de fuir. Sirius savait très bien qu’elle ne lui donnerai pas un galion et qu’à partir du moment où il franchirait le seuil de la maison pour ne plus y remettre les pieds, il y aurait beaucoup de chances pour qu’il devienne un sorcier sans domicile fixe.
Sirius se mit soudain à sourire, il avait prévu que cela arriverait. La situation s’était envenimée depuis fort longtemps et il avait toujours été dans ses projets de renier ce que sa mère lui avait inculquée. Pour lui, il y avait des choses qui méritaient qu’on se batte pour elles, mais la purification de la race sorcière n’en faisait certainement pas partie.
Le temps qu’il faisait dehors correspondait à merveille à l’humeur plus que sombre de Sirius. Il avait affirmé à ses amis un peu plus tôt, au déjeuner, qu’il avait bien l’intention de profiter du moment présent. Il arriverait ce qu’il devait arriver, des moments difficiles se profilaient pour lui à l’horizon mais ressasser ses problèmes des heures durant n’allaient pas lui permettre d’y voir plus clair et encore moins de les résoudre. Mais avec la pluie qui fouettait au dehors et le vent qui faisait également des siennes, ce tumulte extérieur reflétait parfaitement celui qui s’abattait à l’intérieur. Sirius se rendit compte, sans doute pour la toute première fois de sa jeune existence, que rien ne servait de faire comme si tout allait bien.

Peter était allongé sur le ventre, feuilletant nonchalamment une bande dessinée dans laquelle les personnages s’animaient, et si on tendait suffisamment l’oreille, on pouvait les entendre discuter entre eux. Peter était fou de bandes dessinées, il en avait une collection absolument impressionnante. Sirius les adorait également mais comme il l’avait affirmé à son ami, il n’avait pour une fois pas une folle envie de se plonger dans les aventures héroïques de « Merlin: ce qui forgé sa légende ».
C’est alors que la porte du dortoir s’ouvrit précipitamment, et laissa apparaître un Rémus qui avait l’air encore plus blême qu’à l’ordinaire. Il était tout dépenaillé et était essoufflé. Les deux autres se tournèrent vers lui, en se demandant ce qui avait bien pu arriver pour que Remus, toujours si calme -en dehors bien sûr de la période que nous connaissons tous- semble si alarmé.
- C’est James… (il essayait de reprendre son souffle), il a eu un petit accident…C‘est …(il avait décidément du mal à ne pas parler de manière entrecoupée). C’est arrivée pendant l’entraînement de quidditCH…Venez, je pense qu’il veut nous voir…
- Où est-il en ce moment? Il s‘est blessé?, demanda Sirius visiblement inquiet.
- Il est à l’infirmerie, c’est Hughes, de première année qui m’a prévenu. Apparemment, ce n’est pas très grave. Il est tombé, et tout le monde a l’air de penser que ce n’était pas un accident. Dépêchez-vous, il nous attend.
Rémus n’eut pas à le dire deux fois, Sirius et Peter ne prirent même pas le temps d’enfiler leur robe de chambre. Sirius arborait alors un pyjama avec des motifs représentant des empreintes de pattes de chiens, et dont il était très fier. Cette tenue était en fait un parfait petit clin d’œil à son état -top secret- d’ animagus. Le pyjama que lui avait fait tout récemment parvenir sa mère, pour répondre à sa croissance anormalement rapide (selon elle), était, quant à lui, était décoré, comme toutes les autres possessions de la famille, d’un écusson Black. Sirius l’avait fourré au fond de son placard pour ne plus jamais le voir.
Les trois amis dévalèrent à toute vitesse l’escalier qui menait à leur salle commune, et en sortirent précipitamment, en réveillant au passage la Grosse Dame qui poussa un petit cri aigu.
- Ah, encore vous! Je ne devrais même plus être surprise, je commence à avoir l’habitude maintenant! Non mais, regardez-moi cet accoutrement et vous avez vu l’heure qu’il est, enfin?!

Avant d’arriver à l’infirmerie, les trois comparses devaient parcourir de longs corridors. Un groupe de grands Serpentard de 7ème et dernière année qui passait par là se mit à siffler d’un air outrageusement moqueur à la vue du pyjama fantaisiste de Sirius.
- Tu es la classe incarnée, Black. N’oublie surtout pas de me donner l’adresse de ton tailleur.
- Merci, Stanley. Et toi, n’oublie pas de ne surtout pas me donner l’adresse de ton coiffeur!, répliqua Sirius, qui passa en coup de vent, à la vitesse de la lumière, Rémus juste derrière lui et Peter qui fermait le petit peloton, en claquant la semelle de ses chaussons sous ses talons.

Les trois Gyffrondor arrêtèrent brusquement leur course effrénée, à la vue du professeur McGonagall, qui fronçait les sourcils et se tenait juste devant l‘entrée de l‘infirmerie..
- Que signifie cette course endiablée? …Potter vous attend, il est plutôt mal en point alors veillez à ne pas rester trop longtemps à son chevet, il a besoin de se reposer.
Le dénommé Potter était allongé sur le lit placé tout au fond de la salle, Mme Pomfresh, était en train de lui administrer un sirop qui, visiblement, ne devait avoir ni le goût du jus de citrouille ni celui de la bièreaubeurre.
Son visage s’illumina à l’entrée de ses trois meilleurs amis.
- Ah, vous êtes là, enfin!
James leur raconta alors qu’il avait fait une chute de plusieurs mètres de son balai et avait atterri sur les gradins. Son balai avait été sérieusement endommagé. La jambe de James était cassée et avait été plâtrée et il devait maintenant se résoudre à ne plus pouvoir participer aux matchs de quidditch pendant au moins un mois. Soigner sa jambe avec une potion magique n’était vraisemblablement pas la meilleure des solutions, il devait attendre encore quelques temps selon Mme Pomfresh. Sa jambe était encore trop fragile, elle devait se remettre du choc. Pour le moment, il devait se contenter d’anti-douleurs.
James occupait la place de poursuiveur, et était, accessoirement, le meilleur de son équipe.
Sirius était étonné, le temps avait été très mauvais durant toute la séance d’entraînement, certes, mais ce n’était pas la première fois que James volait dans ce genre de conditions atmosphériques. Il avait même dû plusieurs fois affronter des situations climatiques bien pires. James était un poursuiveur hors-pair et ne pouvait être tombé de cette façon. En effet, James leur affirmait bientôt qu’il devait y avoir autre chose derrière tout ça.
- Mon balai s’est mis à peser très lourd tout à coup, et je sentais qu’il m’attirait vers le bas, C’est comme si tout à coup, il s’était transformé en enclume, puis sans crier gare, il s’est échappé! Oui , échappé!, s’exclama James pour répondre au regard interloqué de ses trois amis. Il est devenu un balai de moldus, oui, c’est ça!
- Un balai de moldus, demanda Sirius, qui ignorait totalement que les moldus utilisaient des balais.
- Oui, Patmol, un balai de moldus, Les moldus s’en servent pour faire le ménage. Je l’ai appris au dernier cours d’Etude des Moldus.
- Quoi, tu suis ce cours maintenant? Depuis quand?, coupa Sirius, abasourdi (Remus était en fait le seul des Marauders à être inscrit dans cette discipline)
- Depuis ce soir.
. Attends, laisse moi réfléchir, Lily Evans le suit aussi?, demanda Sirius qui avait encore une fois tout compris.
- En effet, Patmol. Enfin bref, mon balai n’avait plus aucun pouvoir magique, il ne pouvait plus me porter et j’ai été tellement surpris, que je n’ai pas pu agir par moi-même pour le rattraper. Il est tombé, non mais vous vous rendez compte? Un Nimbus 1984, que j’ai eu cet été! Ce balai est tout neuf.
James était hors de lui, et semblait être plus choqué de l’état de son balai que apeuré par le sien.
- Cornedrue, tu aurais pu t’en sortir plus gravement, avec une chute pareille, et tout ce dont tu t’inquiètes c’est de ton Nimbus 1983.
- 84, Lunard, 84! Le 1983 est presque devenu obsolète, le quidditch n’est définitivement pas ton fort, hein Lunard?
- Non, tu sais bien que les sports à sensation forte, c’est pas mon truc. Et puis, question sensations fortes, j’en ai déjà assez 3 jours par mois et c’est sans compter, tout ce que je dois supporter à longueur de journée avec vous. Comme cette soirée par exemple. Mais, James, sérieusement, toute cette histoire est étrange. Ton balai n’a pas pu perdre ses pouvoirs comme ça!
-C’est certain! Il ne peut s’agir que d’un acte délibéré. Mon balai fonctionnait à merveille avant ce soir.
- La personne qui est derrière tout cela t’en veut sans aucun doute. Elle ne s’est pas contenté de lancer un simple sortilège pour ramollir ton balai, sinon, tu n’aurais même pas pu décoller avec. C’est lorsque tu étais en plein vol, qu’il s’est mis à perdre ses pouvoirs, ajouta Sirius.
- Oui, et puis cette personne doit être plutôt douée, parce que extraire les pouvoirs d’un balai n’est pas quelque chose de facile à exécuter, renchérit Remus.
- Et ce genre de délit peut aller chercher loin, c’est du détournement d’objets!
Vous avez une idée ce qui cela peut bien être?, s’enquit Peter, qui, comme les trois autres, avaient déjà sa petite idée.
- Un serpentard, sans le moindre doute. J’en mettrai ma main au feu. Qui aurait intérêt à ce que je ne puisse plus jouer? Notre équipe est incontestablement leur adversaire principal!
- Peut-être bien, mais étaient-ils présents sur le terrain de quidditCH?
James répondit que non, son équipe était la seule à avoir eu le courage de s’extraire de la douce chaleur du château pour affronter les intempéries. Les prochains matchs du tournoi pouvaient avoir lieu par mauvais temps alors les Gryffondor avaient trouvé judicieux de s’y préparer.
- Non, il n’y avait personne d’autre que nous, les gradins étaient vides également. Mais ils auraient pu agir autrement qu’en direct, non?
- Humm, je ne sais pas trop. Sans doute, oui, répondit Remus.
La porte de l’infirmerie s’ouvrit alors doucement, les marauders étaient alors les seuls dans la salle éclairée par quelques chandelles et avaient sans doute prolongé de quelques minutes le temps qui leur avait été imparti par Mc Gonagall. Mme Pomfresh s’était retirée dans son petit bureau. Ils se retournèrent, curieux de savoir qui d’autre à cette heure tardive avait pris le risque de désobéir au professeur de métamorphoses.
- Hum, Hum, j’espère que je ne dérange pas, chuchota l’homme.
Il était brun, de grande taille, et portait une longue robe de sorcier noir bleutée. La première impression que James, Peter et Remus eut de lui c’était qu’il ressemblait fort à quelqu’un qu’il connaissait bien…








"QUI AIME BIEN CHATIE BIEN"


Oui, cet homme ressemblait fort à Sirius, il était absolument certain qu’il était un membre de l’illustre famille Black. Néanmoins, Rémus, qui était peut-être le plus observateur de la bande, remarqua quelque chose d’un peu particulier dans son apparence extérieure. Il était habillé de manière bien moins aristocratique que les autres membres de la famille, son habillement ne soulignait en rien le prestige qui devait être attachée à l’une des familles de sorciers les plus anciennes d’Angleterre. Et puis, chose tout à fait notable, il avait au fond du regard un petit air mélancolique.
Etait-il bien de la famille Black? Ses cheveux et ses yeux noirs, ainsi que sa haute stature le laissaient clairement deviner mais en même temps, sa cape et sa robe de sorciers noires affichaient une certaine simplicité…
Il y eut un bref silence avant que Sirius, remis de son étonnement, prenne enfin la parole pour s’exclamer d’un air qui laissait transparaître un certain mécontentement…
- Qu’est-ce que tu fais la? J’aimerais bien le savoir…Oh, et puis non, ne prends pas la peine de me répondre, ça m’est complètement égal…
Rémus, Peter, et James détournèrent enfin le regard du mystérieux visiteur sur lequel il s’étaient attardés longuement (comme pour essayer de comprendre enfin qui il pouvait bien être) et regardèrent Sirius. Ils avaient été complètement stupéfaits par ce qu’il venait de dire. Jamais Sirius n’avait tutoyé un membre de sa famille plus âgé que lui. Cela aurait été absolument inconcevable, même de la part de Sirius! Pour les trois amis, il ne pouvait y avoir qu’une explication à sa réaction, cet homme, ne pouvait pas être un Black, même s‘il en avait le physique.
On avait piqué leur curiosité, ils étaient avides de connaître l’identité de cet homme, pour quelles raisons il s’était déplacé jusqu’à Poudlard pour voir Sirius, et surtout pourquoi celui-ci l’avait si rudement rudoyé.
La tension était palpable dans l’infirmerie. James, allongé dans un des lits, était surpris de ne plus avoir mal à sa jambe droite. Il se disait que la potion de Mme Pomfresh avait dû faire effet et que si c‘était le cas, elle devait être particulièrement efficace.. Ou plutôt devait-il l’atténuation de sa douleur, voir même sa disparition, au fait que la présente situation avait fait diversion, toute son attention étant alors dirigée vers cet homme, qui avait fait là une bien mystérieuse apparition. Il ne l’avait jamais vu de sa vie, et ne semblait pas non plus connaître son existence. Il ne se souvenait pas d’avoir entendu Sirius lui parler de cet homme, qui aurait très bien pu être son équivalent, trente ans plus vieux.
Peter avait la bouche légèrement entrouverte, jaugeant l’inconnu avec une mine qui semblait dire: « Vous ne seriez-pas Sirius venu du futur? ».
Enfin après un laps de temps jugé bien trop long par l’audience, l’inconnu prit la parole, d’une voix claire et vive, qui contrastait parfaitement avec la lueur sombre et chagrine de son regard.
- Sirius, écoutes-moi. Je suis venu pour mettre toute cette histoire au clair…
- Oh, mais cette histoire est pour moi on-ne-peut-plus plus claire, coupa brusquement Sirius, en se levant du lit de James sur lequel il était resté assis, comme pour montrer qu’il ne se donnerait même pas la peine de se mettre debout pour accueillir son visiteur.
Sirius et l’homme étaient maintenant face à face, ils étaient tous les deux très grands. De la place où étaient installés James, Peter et Rémus, ils purent remarquer sans aucune difficulté qu’ils avaient exactement le même profil, à quelques petites exceptions près: le même nez long, les mêmes lèvres fines, et surtout les mêmes yeux intensément noirs, qui apparaissent gris selon la lumière sous laquelle ils étaient exposées.
- J’ai crû pouvoir compter sur toi, mais je me suis complètement fourvoyé! Je pensais ne pas être le seul rescapé de cette famille de dingues, mais…, continua Sirius, sur ce même ton virulent.
- Tu ne t’es pas trompé, Sirius. Je t’en pris, écoute-moi. J’ai dû faire un long chemin pour arriver jusqu’à Poudlard.
- Oh, tu t’es donné toute cette peine, tu as dû affronter les éléments pour venir me rendre une petite visité, oh, comme c’est charmant.
L’ironie transparaissait plus que jamais dans les propos de Sirius. Mais ses amis se rendirent compte tout de suite que, pour une fois, Sirius n’usait pas de l’ironie pour rire de la situation. Non, cette fois-ci, cette arme dont il usait si fréquemment pour tourner en dérision les autres et aussi bien lui-même, ne semblait plus avoir aucun effet. Jamais ils ne virent leur ami en proie à autant de chagrin. Car, il s’agissait bien de chagrin, d’un chagrin dur et amer, qui se mêlait à une colère qui s’insinuait dans tout son être. Sirius était au bord de l’asphyxie.
Le sarcasme qu’il venait de lancer à l’homme debout en face de lui s’avérait en fait la dernière carte de son jeu. L’ultime bouclier face à l’ennemi le plus coriace qu’il ait jamais eu à vaincre: la prise de conscience que cette fois, justement, il fallait être lucide et garder les plaisanteries au placard.
Sirius reprit la parole sur un ton d’une fureur qui surprit tout le monde-même James qui se demandait où était donc passée Mme Pomfresh, elle qui n’aurait admis pour rien au monde, qu’on fasse un tel vacarme dans l’infirmerie:
-Si tu espères me faire entendre raison, tu te trompes lourdement. Et tu oses venir jusqu’ici? C’est elle qui t’a envoyé n’est-ce pas? Elle t’as soumis au sortilège de l’imperium, c’est ça? Mais non, je suis bête! Elle n’a pas eu à te lancer le moindre sort pour que tu deviennes son petit elfe de maison, tu es comme ça au naturel, n’est-ce pas? Je les hais tous, toute cette famille de dégénérés, mais tu sais quoi? C’est toi que je déteste le plus! Tu me fais vomir…
Sirius cracha sur la robe de sorcier de l’inconnu, qui, à la grande surprise des marauders, ne sourcilla pas et ne chercha même pas à la détacher de quelque manière que ce soit. Il semblait attendre que la crise soit passée et faisait preuve d’une patience à toutes épreuves.
Cependant, ce n’était pas le cas des amis de Sirius, qui ne l’avait jamais vu dans un tel état de nerfs.
Rémus et Peter se levèrent à leur tour et prièrent Sirius de se calmer. James, quant à lui, maudissait sa jambe droite qui ne le faisait plus souffrir mais qui était devenue terriblement lourde. Il ne pouvait se redresser dans son lit qu’au moyen d’énormes efforts.
Mais Sirius se moquait bien de ce que lui disaient ses amis, il n’avait plus qu’une envie: crier et crier encore et s’époumoner comme jamais. Il repoussa Peter et Remus et continua de plus belle, sur la même tonalité sourde et féroce.
- Quand je pense à tout ce que tu as fait pour te persuader que tu n’étais pas un Black, cette façon que tu avais de vouloir sans cesse te dissocier d’eux… Tout ça n’était qu’un jeu que tu jouais aux autres mais aussi à toi-même. Tu me fais pitié! Tu n’es qu’un lâche!
- C’est bon, Sirius, je vais attendre que la tempête se soit calmée. Et quand je parle de tempête, je ne veux pas parler de celle qui se passe au dehors mais plutôt de ta tempête intérieure, s’exclama l’inconnu, avec un petit air qu’il voulait faire apparaître comme sympathique et amusé.
- Oh, arrête de plaisanter, ça ne marche plus avec moi! Non, mais quels faux airs tu te donnes! Tu penses peut-être avoir de l’humour mais tu te trompes, tu es triste, mon pauvre vieux, aussi triste que peut être un Black!
James n’en pouvait plus d’entendre ainsi hurler Sirius. Il connaissait son ami comme quiconque et il savait aussi que de la façon dont il était lancé, personne ne pourrait plus l’arrêter, à moins que lui-même décide de se calmer. James aussi pensait pouvoir mettre un peu d’eau dans son Whisky pur feu, mais là, tout de suite, il ne s’en sentait plus capable. Ce n’était pas faute de volonté pourtant, mais sa jambe droite était lourde, lourde, si lourde… Et le pire, c’est que ce poids semblait s’insinuer plus avant dans son corps…
Remus et Peter, quant à eux, avaient préféré laisser tomber. Peut-être que Sirius avait véritablement une bonne raison de se mettre aussi en colère…
- Tu peux aller dire à ta chère sœur Walburga que les moldus voleront sur des tapis avant que je revienne dans cette saleté de bercail.
-Sirius, laisse moi en placer une, enfin! Tout n’est pas aussi simple que tu ne sembles vouloir le croire. Il y a des forces à l’œuvre…
Le poids accablait James plus que jamais, il se sentait sans forces. La potion devait commencer à faire son effet.
-Oh, épargnes-moi ton sermon tu veux! Je vois qu’elle t’as bien embrigadé, maintenant tu vas me dire que mon destin m’attend, que je me dois de respecter les traditions qui ont fait des Black ce qu’ils sont aujourd’hui, etc? Mais, tu me prends pour qui ? Je croyais que tu me connaissais mieux que ça! Mais là encore, je me suis trompé, tu as bien retourné ta cape, n’est-ce pas? Tu na été qu’un jouet entre les mains de ta chère grande sœur, mon cher Alphy, rien d’autre!
Ah, c’était donc Alphard Black! Sirius avait tellement de cousins et d’oncles qu’il aurait été absolument impossible de se rappeler tous les noms. Alphard était le dernier prénom auquel ils auraient pensé à se servir pour identifier ce mystérieux visiteur, pour la simple et bonne raison qu’ il n’avait plus mis les pieds en Angleterre depuis près de trente ans, Les marauders n’en savaient pas beaucoup plus à ce sujet, Sirius lui-même, n’en connaissait pas davantage. Enfin, c’est ce qu’ils pensaient jusqu’à cette sombre soirée… Des évènements d’une importance majeure avait dû se dérouler lors du dernier séjour de Sirius au square Grimmauld, des évènements que Sirius n’avait pas pris la peine de relater à James et aux autres…
James ne se sentait pas bien à cause de cette stupide chute et voilà que s’ajoutait au désastre sportif du dernier entraînement de quidditch, un mensonge de Sirius (ou plutôt un oubli de lui raconter l’entière vérité mais pour lui, c’était la même chose). La soirée ne pouvait être pire, enfin, c’est ce qu’il croyait…
- Sirius, je t’en prie, il faut vraiment qu’on discute, ma venue n’est pas le fait de ta mère…Dumbledore m’a dit que tu serais ici…
- Quoi? Dumbledore t’a laissé entrer! Mais il devrait savoir quelle espèce de sorcier tu es. Un barjot, un victime de la consanguinité, comme les autres!
-Sirius!! Ca suffit maintenant!
Pour la première fois depuis son arrivée, l’homme se mit en colère. Manifestement, sa patience avait quand même des limites, il ne devait finalement pas être homme à se laisser marcher sur les pieds.
- Oh mon Dieu! , cria tout à coup Peter.
Tout le monde se tourna vers lui. Sirius avait arrêté de crier.
- Il a perdu connaissance! Il a perdu connaissance, oh mon Dieu!
James était complètement allongé, la tête basculée sur l’oreiller, alors qu’il y a deux secondes encore, il semblait assister en toute conscience à la dispute qui avait lieu devant lui.
- Je ne comprends pas! Réveille toi!, cria alors Sirius, une nouvelle fois. Cette potion n’est pas sensé le faire dormir, et son corps est tout froid…
- Je vais avertir Mme Pomfresh, s’exclama Remus en sortant de la pièce avec précipitation.
- Ce garçon est ton meilleur ami n’est ce pas?, demanda Alphard à son neveu en touchant le bras de James qui dépassait de la couverture.
- Oui, comment le sais-tu?, répondit Sirius, si inquiet pour James qu’il avait laissé complètement de côté son agressivité.
- C’est une longue histoire, Sirius. Mais si c’est ce que je pense, il faut tout de suite aller chercher Dumbledore.




le magnifique dessin de Sirius est de Seviet.

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